Deuxième pays le plus petit au monde après le Vatican, Monaco est aussi l’Etat le plus densément peuplé. Avec 2 km² de superficie, la principauté fait face à des défis d’urbanisme unique….
Pour répondre aux besoins d’expansion, la ville s’oriente vers des solutions audacieuses : constructions en hauteur, projets offshore et modernisation des infrastructures existantes. Cette dynamique attire les plus grands architectes internationaux, chargés d’imaginer des bâtiments capables de conjuguer esthétisme, performance écologique et intégration paysagère.
Monte-Carlo ou le renouveau
Dès le XIXe siècle, avec la création de Monte-Carlo sur le plateau des Spélugues, Monaco symbolise le renouveau et la modernité. L’Hôtel de Paris et l’Hermitage ont pour objectif de proposer des établissements « qui dépassent tout ce qui a été créé jusqu’ici ». Le célèbre architecte français Charles Garnier, qui vient d’achever l’Opéra de Paris, conçoit l’extension du casino : la salle Garnier, un théâtre à l’italienne rouge et or au style Second Empire. Pour former la charpente de cette réplique miniature de l’Opéra de Paris, il fait appel à des poutres en fer, dessinées par Gustave Eiffel, le père de la tour éponyme et de la structure intérieure de la Statue de la liberté…
Dans la même logique, un siècle et demi après, pour redynamiser la place du casino, le projet du complexe One Monte-Carlo est confié au cabinet Rogers Stirk Harbour + Partners, une des grandes signatures de l’architecture et de l’urbanisme contemporains (concepteur avec Renzo Piano du Centre Georges Pompidou, Prix Pritzker 2007). Le One Monte-Carlo est désormais connu pour ses lignes épurées et harmonieuses. Tout comme l’immeuble La Petite Afrique, situé également dans le quartier du Carré d’Or, conçu par le Brésilien Isay Weinfeld qui fait partie des architectes qui réussit à intégrer la nature dans ses structures. Ou encore le projet contemporain de Jean Nouvel, Villa Belgica, qui allie le style Belle Epoque au minimalisme.
Parmi les réalisations emblématiques de Monaco, le Yacht Club de Norman Foster, qui évoque la proue d’un bateau, signe un renouveau architectural de la Principauté. La Tour Odéon, haute de 170 mètres, est l’une des tours résidentielles les plus luxueuses d’Europe. A l’entrée de Monaco, L’Exotique est signé Rudy Ricciotti, concepteur du MUCEM à Marseille et Prix de l’Union européenne pour l’architecture contemporaine.
Quant au Simona, son architecture iconique et exubérante est le fruit de l’imagination de Jean-Pierre Lott « qui aura réussi l’exploit d’imposer dans le paysage sa double fusée en résille », observe l’historien de l’architecture Philippe Hugron. A Monaco, Jean-Pierre Lott a également conçu la Villa Troglodyte et le Stella, qui abrite l’IUM.
Enfin, Mareterra, un quartier entier gagné sur la mer, est conçu par Renzo Piano et Valode & Pistre. Cette extension maritime de six hectares illustre l’ambition de Monaco en matière d’innovation et d’urbanisation écoresponsable. Les nouvelles constructions intègrent des matériaux durables, des technologies énergétiques innovantes et des espaces verts. L’extension offshore menée par Renzo Piano prévoit ainsi des bâtiments à faible empreinte carbone et un réseau de mobilité douce.
Livré fin 2024, « A Fighera » (le figuier, en monégasque) est le premier immeuble en bois de la Principauté. Conçue par le studio Bellecour – à l’origine du gratte-ciel le plus haut de France à Bordeaux -, cette tour a été construite sans grue, grâce au système Upbrella. Une première en Europe. Ce procédé consiste à commencer par la construction du toit de l’ouvrage en réalisant une dalle à 80 cm de hauteur puis à la lever étage après étage à l’aide d’un monte-charge.
