Aires marines protégées : un engagement de la Principauté, par-delà ses frontières

La Principauté a créé dès 1976 la première réserve marine en milieu urbain. Un modèle innovant de recherche porté par l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature.

Sous la surface turquoise du Larvotto, un monde foisonnant prospère. Mérous, corbs, rascasses, girelles et saupes évoluent dans une zone où pêche, mouillage et navigation sont strictement interdits : la Réserve marine du Larvotto. Cette première aire marine protégée (AMP) en milieu urbain au monde, créée en 1976 sous l’impulsion du Prince Rainier III, est gérée par l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature (AMPN).

Les études menées en partenariat avec le Centre Scientifique de Monaco (CSM) démontrent l’efficacité du modèle : plus d’abondance, plus de diversité, et le retour progressif d’espèces emblématiques comme le mérou brun et le corb, autrefois menacés de disparition. « Nos suivis montrent une réelle recolonisation. Les aires marines protégées fonctionnent, et leur effet réserve est mesurable », souligne Jacqueline Gautier-Debernardi.

Innovation et science au service de la mer

Les AMP de Monaco sont devenues de véritables laboratoires naturels où se déploient des projets à la pointe de la technologie. Avec le CSM, des universités françaises et italiennes, le CNRS, le Musée océanographiqueet la Fondation Prince Albert II de Monaco, l’AMPN a expérimenté plusieurs innovations telles la coralliculture in situ ou encore des récifs artificiels imprimés en 3D en sable de dolomite. De même, ses caméras hyperspectrales et son système BRUVS (Baited Remote Underwater Video Systems) permettent d’étudier la faune sans prélèvement.

Chaque innovation donne lieu à des publications scientifiques internationales, consolidant la position de Monaco comme acteur majeur de la recherche marine méditerranéenne.

Un modèle méditerranéen à suivre

Au-delà de ses propres réserves, Monaco soutient la cause des aires marines protégées à l’international, notamment au travers de la Fondation Prince Albert II de Monaco. La Principauté a ainsi été le premier pays européen à ratifier l’accord sur la protection de la haute mer (BBNJ) en mai 2024. « Par leur capacité à régénérer les stocks de poissons, à favoriser une économie locale ou à encourager un tourisme durable, les aires marines protégées sont de précieux leviers de développement d’une vraie économie bleue en même temps que de protection des mers. Pour que cela fonctionne, il est essentiel d’associer aux mesures de protection les acteurs économiques, qui doivent comprendre et partager cette exigence de préservation » défend régulièrement le Prince Albert II de Monaco.