Monaco est devenu à l’été 2019 le premier Etat entièrement couvert par le réseau 5G. Déployée par l’opérateur Monaco Telecom et son partenaire historique Huawei, cette cinquième génération des standards de la téléphonie mobile vise à répondre à la saturation du réseau 4G, face à l’explosion des usages.
Ce déploiement s’est fait dans un cadre réglementaire et sanitaire particulièrement contrôlé, puisque l’exposition maximale aux ondes relevée en Principauté est inférieure aux normes européennes les plus strictes (6 V/m).
Au moins 10 fois plus rapide et performante que la 4G, la 5G permet l’intégration du numérique dans tous les secteurs de l’économie monégasque : l’énergie, la santé, les médias, l’industrie, les transports…
Parmi les nouveaux usages numériques, la 5G autorise aussi bien le développement de la chirurgie à distance que celui des véhicules autonomes.
De nombreuses autres utilisations sont déjà prévues. Les sapeurs-pompiers monégasques souhaitent ainsi utiliser cette technologie afin d’améliorer leur réactivité ainsi que les chances de survie des victimes.
Ils préparent notamment des drones de surveillance équipés de caméras haute définition, et une application de pré-diagnostic sur le lieu du sinistre, connectée avec l’hôpital.
Après « la 2G, qui a été le fer de lance d’une petite révolution dans nos communications sans fil […], la 3G, qui a introduit l’ère de l’Internet mobile […] et la 4G, qui a transformé nos téléphones en véritables ordinateurs et conduit à l’émergence d’une économie de plateformes […], la 5G à Monaco est la promesse d’une meilleure qualité de vie pour tous et d’opportunités économiques exceptionnelles », estime Frédéric Genta, Délégué interministériel chargé de la transition numérique.
Le déploiement de la 5G représente le premier pilier de la Smart Principality, dans le cadre du programme #Extended Monaco.
La santé des habitants de Monaco est notre priorité. L’adoption totale des normes ANSES et OMS sur l’exposition aux ondes électromagnétiques et la création des normes les plus strictes d’Europe sont les preuves de cet engagement.
Frédéric Genta, Délégué Interministériel à l’Attractivité et à la Transition numérique, lors du lancement de la 5G.
Martin Peronnet, directeur général de l’opérateur Monaco Telecom, explique à quoi sert la 5G et en quoi elle représente un avantage concurrentiel pour la Principauté.
La 5G est l’évolution logique des réseaux mobiles, de plus en plus tournés vers le transport de « data », facilitant l’usage Internet, par tous les publics. Les particuliers utilisent leur smartphone 4 à 6 heures par jour en moyenne. L’application mobile des banques est devenue leur canal principal de relation-client. Les nouveaux acteurs de l’économie comme Uber ou Deliveroo gèrent toute leur flotte de livreurs et de clients uniquement par une application mobile. Face à cette croissance exponentielle d’usages, il faut améliorer la capacité et l’efficacité des réseaux, pour éviter de les saturer, pour optimiser l’énergie qu’ils consomment. C’est ce que fait la 5G.
Par sa performance, elle permet également d’autres usages, plus spécifiques, qui vont peu à peu s’imposer. Elle permet par exemple de piloter une usine de production, ou de maintenir à distance des installations sans avoir à connecter chaque élément par une fibre. Pour ces applications, la 5G c’est la fibre sans le fil à la patte.
Le corps des Sapeurs-Pompiers de Monaco est certainement celui qui a le plus anticipé sur les usages permis par la 5G. Ils ont tout de suite équipé un drone d’une caméra 360° connectée. En survolant les scènes d’incendie ou de sinistre il guide leur intervention en temps réel. La deuxième phase de ce projet est en cours de développement : elle vise à transmettre aux pompiers sur le terrain des informations de réalité augmentée en 3D temps réel les rendant plus efficaces.
De nombreux projets utilisant la 3D temps réel hébergée dans le cloud sont en développement. Ceci grâce à une startup, Vizua, qui a choisi Monaco pour s’implanter… grâce à notre réseau précurseur. La 5G contribue donc à l’attractivité de la Principauté.
Tous les acteurs de ce nouveau réseau ont été surpris par les inquiétudes réelles qui ont émergé : les fréquences utilisées étaient connues (proches du wifi par exemple), les technologies développées visaient à pouvoir transporter plus d’information avec moins d’énergie, et les niveaux de seuils d’émission n’étaient pas augmentés avec la 5G.
Il y a certainement eu une combinaison de facteurs qui a amené cette inquiétude : le malentendu sur la notion de réseau « plus puissant », amenant à penser qu’il émettait plus, la crainte d’un monde trop connecté, l’évocation de nouvelles bandes de fréquences dîtes « millimétriques » qui ne sont en fait pas utilisées.
En France, l’ANSES (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) s’est saisie à nouveau du sujet des ondes électromagnétiques et a à nouveau conclu il y a quelques semaines que la 5G ne représente pas de risque spécifique dans la façon dont elle est déployée aujourd’hui.
