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© Michael Alesi

A Monaco, la langue officielle est le français. Mais la langue traditionnelle est le munegascu: « a lenga d’i nostri avi », la langue de nos aïeux.

Historiquement, la langue monégasque prend ses origines dans le Génois. En effet, lorsque les Génois prennent possession du Rocher de Monaco en  juin 1191 et s’y installent en 1215, « ils emportent dans leurs bagages leur langue natale, qui va s’imposer sur ce bout de terre de façon pérenne », rappelle l’historien Claude Passet, secrétaire général de l’Académie des langues dialectales, qui promeut la langue et la culture monégasques. Au fil du temps, la langue parlée à Monaco prendra ses distances avec le génois en s’enrichissant d’apports allogènes. Les nouveaux arrivants venus des vallées niçoises, d’Italie, du Piémont et de Ligurie – surtout avec la création de Monte-Carlo dès 1860 – apportèrent chacun leur dialecte, enrichissant une langue commune, devenu un véritable « patois » identitaire.

Monaco connut le bilinguisme. Au XVe siècle, le monégasque du peuple cohabita avec l’italien, langue du pouvoir politique (généralement employé dans la réaction des actes officiels, au même titre que le latin) mais aussi avec le catalan, au moment de l’occupation militaire espagnole. C’est à partir de 1793 et de l’annexion de Monaco par la France que la langue française s’imposa. Depuis la Restauration des Grimaldi en 1814, seul le français est employé en Principauté dans les documents officiels et ordonnances souveraines. La Constitution de 1962 le reconnaît d’ailleurs comme unique langue officielle.

© Stephane Danna
© Stéphane Danna

Jusqu’au XXe siècle, la langue monégasque fut seulement orale. Fondé en 1924 par des représentants des vieilles familles monégasques, le Comité National des Traditions Monégasques, qui a notamment pour missions la conservation et la promotion de la langue monégasque, lui fit passer le cap de l’écrit. En 1927, Louis Notari devint ainsi le père de la littérature monégasque avec « A Leganda de Santa Devota », premier ouvrage littéraire en langue monégasque. En 1960, Louis Frolla codifia la langue avec la publication de sa « Grammaire monégasque » puis du premier « Dictionnaire Monégasque–Français ».

Afin de conserver ce patrimoine identitaire, le Prince Rainier III rendit obligatoire l’enseignement de la langue dans les écoles primaires publiques à partir de 1976, puis en 1988 dans les écoles privées. Elle est aujourd’hui enseignée jusqu’au collège et peut être présentée au baccalauréat français.

En savoir plus : https://www.traditions-monaco.com

Monaco, malgré – et sans doute à cause – des vicissitudes d’une histoire mouvementée qui l’a façonné au cours des 800 ans de son existence, a su préserver sur son Rocher isolé une identité culturelle sacralisée, cristallisée autour de la langue des origines, le génois, devenu le monégasque.

Claude Passet, auteur de la Bibliographie de la langue monégasque (1927-2018).

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