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Portrait de Hercule Florence - Photographe inconnu, entre 1839 et 1850 Daguerréotype, Support : argent et verre - 11,8 x 9,5 cm Collection C. H. Florence - Leila et Silvia Florence São Paulo, Brésil © Jorge Bastos

Le Monégasque Hercule Florence eut une existence hors du commun. Cet inventeur touche-à-tout fut un pionnier dans la photocopie, la zoophonie, un art reproduisant les cris des animaux en notes de musique et surtout… la photographie.

Né en 1804, l’aventurier Hercule Florence partit pour le Nouveau Monde à l’âge de 20 ans, s’embarquant sur une frégate française. Destination: le Brésil. Apprenti dans une imprimerie, il rejoignit l’expédition du Baron de Langsdorff financée par les tsars Alexandre Ier puis Nicolas Ier, dont le but était d’explorer par voies fluviales l’intérieur du pays, du Mato Grosso au bassin de l’Amazone.

Chroniqueur de cette mission, Hercule Florence en tint le journal de bord en tant que dessinateur, peintre et topographe. Croquant ainsi aussi bien les plantes ou les animaux que les tribus indigènes, qui n’avaient parfois jamais été représentées avant…

C’est sur place qu’étudiant les vocalisations animales, Hercule  Florence inventa la zoophonie, un système de transcription fondé sur les conventions utilisées en musique classique. Sa méthode inspirera les chercheurs qui, un siècle plus tard, lui attribueront le titre de « père de la bioacoustique ».

Page de manuscrit : Essai sur la possibilité d'écrire la voix des animaux, 28 mai 1831 - Stylo et encre, 31,1 x 21,7 x 0,5 cm - Collection C. H. Florence - Leila et Silvia Florence São Paolo, Brésil - © Jorge Bastos
Hercule Florence Sem titulo, s.d. aquarelle et pastel gras sur papier - 23,4 × 37,8 cm - Collection C. H. Florence - Leila et Silvia Florence São Paolo, Brésil - © Jorge Bastos

A son retour de mission, Hercule Florence s’installa dans la petite ville de São Carlos (aujourd’hui Campinas), dans la province de São Paulo. Marié à la fille d’un notable, le jeune homme poursuivit ses expérimentations. Désireux d’imprimer son traité de zoophonie alors qu’il n’existait aucun atelier de typographie dans son entourage, il inventa un nouveau système de reproduction: la polygraphie. Il créa même un « papier inimitable » afin de donner au Brésil une monnaie unique.

Attiré par la peinture des ciels, des transparences et des clairs-obscurs, le Monégasque s’essaya alors à la peinture de « tableaux transparents » et réalisa un « Atlas céleste » composé de 32 aquarelles de nuages.

Mais la plus remarquable de ses expériences fut d’imaginer un procédé de fixation des images. Du fond de sa province brésilienne, il dessina une camera obscura avant la chambre noire de Niepce et Daguerre…

En utilisant des substances chimiques photosensibles, il obtint des négatifs puis, en 1833, mit au point une invention qu’il baptisa, bien avant que le terme soit utilisé en Europe : « Photographie ou Imprimerie à la lumière solaire ». Hercule Florence est mort en 1879, sans jamais retourner en Principauté.

Vue d’exposition Hercule Florence. Le Nouveau Robinson / NMNM – Villa Paloma - Premier appareil photographique, chambre à tiroir, 1920 utilisé par Nicéphore Niépce - Collection Musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon-sur-Saône © NMNM/Andrea Rossetti, 2017
Vue d’exposition : Hercule Florence. Le Nouveau Robinson - NMNM – Villa Paloma Hercule Florence - Indien Bororo (portrait – face), s.d. Polygraphie aquarellée / Collection C.H. Florence – Leila et Silvia Florence, São Paulo Photo : NMNM/Andrea Rossetti, 2017

En 2017, le Nouveau Musée National de Monaco consacra une exposition à ce chercheur atypique, intitulée « Hercule Florence, le nouveau Robinson ». Fasciné par le héros de Daniel Defoe, l’inventeur s’était lui-même surnommé ainsi, «  tant il était conscient de son isolement culturel ». La majorité des œuvres cet humaniste passionné sont conservées dans son pays d’adoption, le Brésil.

En savoir plus :
https://www.nmnm.mc/en/exhibitions/hercule-florence-le-nouveau-robinson/

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Nouveau Musée National de Monaco

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